L’histoire du Burkina Faso, pays sahélien au cœur de l’Afrique Occidentale, a été jalonnée par de nombreux soubresauts politiques depuis son indépendance. De 1960 à nos jours, le pays a connu pas moins de dix coups d’État, dont certains d’une extrême violence.
5 août 1960, la Haute-Volta accède à l’indépendance sous la direction de Maurice Yaméogo. Ce dernier, cependant, se retrouve rapidement critiqué pour sa gestion autoritaire et la gabegie financière. Yaméogo, en effet, épouse une deuxième femme au Brésil, entraînant des dépenses somptuaires qui vident les caisses de l’État. La répression du mouvement syndical, couplée à cette mauvaise gestion, aboutit à une longue grève des syndicats et finalement au soulèvement populaire du 3 janvier 1966, où les manifestants appellent l’armée à prendre le pouvoir. Les militaires interviennent alors, inaugurant une longue série d’interventions militaires dans la politique du pays.
3 janvier 1966 : Les manifestants appellent l’armée à prendre le pouvoir
En 1966, la colère monte au sein de la population burkinabè contre la répression et
la gestion autoritaire de Maurice Yaméogo. Le président a vidé les caisses de l'État en épousant une deuxième femme au Brésil, entraînant des dépenses somptuaires. Face à la gabegie financière et à la répression des mouvements syndicaux, les citoyens et les syndicats se mobilisent. Le 3 janvier 1966, une grève générale est déclenchée, et les manifestants appellent l’armée à intervenir. Sous la pression populaire, les militaires prennent le pouvoir, mettant fin au régime de Yaméogo. Ce coup d’État inaugure une longue série d’interventions militaires dans la politique du Burkina Faso.
8 février 1974 : Le général Lamizana opère un deuxième coup d’État
25 novembre 1980 : Le comité pour le redressement de la République balaye Lamizana
![]() |
Les Comités de Défense de la Révolution(CDR) |
7 novembre 1982 : Jean-Baptiste Ouédraogo renverse Saye Zerbo
Le 7 novembre 1982, le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo renverse le colonel Saye
Zerbo, mettant fin à son régime militaire. Ouédraogo forme le Conseil de Salut du Peuple (CSP) avec l'intention de restaurer la stabilité et de préparer le pays pour une transition démocratique. Cependant, des tensions internes apparaissent rapidement au sein du CSP, notamment entre Ouédraogo et le capitaine Thomas Sankara, perçu comme une figure progressiste. Ce coup d’État marque une nouvelle tentative de stabilisation politique, mais aussi la montée des rivalités internes qui conduiront à des bouleversements futurs.
17 mai 1983 : Les rivalités au sein du CSP conduisent à la mise à l’écart de Thomas Sankara et Blaise Compaoré
En mai 1983, des rivalités internes au sein du Conseil de Salut du Peuple (CSP) atteignent leur paroxysme. Le 17 mai, le capitaine Thomas Sankara, alors Premier ministre, et son allié, le capitaine Blaise Compaoré, sont écartés du pouvoir par une faction plus conservatrice du CSP. Cet événement crée une fracture profonde au sein du gouvernement. La mise à l’écart de Sankara et Compaoré prépare le terrain pour un coup d’État ultérieur, marquant le début d'une nouvelle phase de turbulences politiques. Les divisions internes montrent les difficultés de la transition vers un régime stable.
4 août 1983 : Thomas Sankara prend le pouvoir
Le 4 août 1983, le capitaine Thomas Sankara, soutenu par Blaise Compaoré, prend le
15 octobre 1987 : Assassinat de Thomas Sankara
30-31 octobre 2014 : Insurrection populaire aboutissant à la prise du pouvoir par les militaires
Après 27 ans de pouvoir, Blaise Compaoré tente de modifier la constitution pour prolonger son mandat, déclenchant une insurrection populaire massive. Les 30 et 31 octobre 2014, des centaines de milliers de manifestants descendent dans les rues, exigeant son départ. Face à la pression insoutenable, Compaoré démissionne et fuit le pays. Les militaires prennent alors le pouvoir, promettant de guider une transition vers la démocratie. Ce soulèvement populaire montre la détermination du peuple burkinabè à rejeter l’autoritarisme et à lutter pour un avenir démocratique.
24 janvier 2022 : Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR)
Le 24 janvier 2022, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à la tête du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), renverse le président Roch Marc Christian Kaboré. Le MPSR justifie ce coup d’État par l’incapacité du gouvernement à gérer l’insécurité grandissante due aux attaques djihadistes. Damiba promet de rétablir la sécurité et de stabiliser le pays. Ce coup d’État montre une fois de plus la fragilité du Burkina Faso face aux menaces internes et l’intervention récurrente de l’armée dans la politique nationale.
30 septembre 2022 : Deuxième coup d’État du MPSR
Le 30 septembre 2022, une faction dissidente au sein du MPSR renverse le lieutenant-colonel Damiba, installant le capitaine Ibrahim Traoré comme nouveau dirigeant. Ce deuxième coup d’État en moins d’un an est justifié par l’incapacité de Damiba à améliorer la situation sécuritaire. Traoré promet de poursuivre les efforts pour restaurer la paix et la sécurité dans le pays. Cette série de coups d’État met en lumière l’instabilité chronique du Burkina Faso et les défis énormes auxquels le pays est confronté.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire